Quelle
entrave à la liberté de ne point être un peintre ! Quelle pauvreté ..,
d’avoir l’esprit sous le poids d’un portrait si fort, si beau, si lointain en profondeur,
si riche en couleurs et de n’avoir qu’un instrument monochromatique libérateur
se veut et se prétend-il, Oh combien inefficace !
Liberté,
le talent n’existe que pour les couleurs de tes yeux : combien de
malheureux aurais tu fais parmi ceux dont l’esprit est hanté par la tumeur de
musique, combien de martyrs, s’il n’y avait pas guitare violon et contrebasse
… ?
Maintenant
que j’ai confessé ma jalousie pour les
peintres et que j’ai une excuse, je me soucierais peu de la qualité du
transcodage. Mais une chose est certaine, je transmets tout nettement le nom
que mon inconscient a lisiblement marqué en bas du tableau : « La
femme merveilleuse ».
Elle
n’est pas forcément trop belle, mais elle est charmante. Elle a les yeux grands, beaux, de tristesse,
de joie et de couleurs, elle a l’aura de la femme calme de cœur, libre d’esprit
et ayant peu besoin, mais en elle ce charme est un peu plus prononcé. Il
pleuvrait un jour …, elle marcherait dans la rue, insoucieuse, presque joyeusement,
alors que le monde autour d’elle se tumulte et se bouscule. Incomparable et pas majestueux,
la femme merveilleuse arrive à sa demeure sans se mouiller un cheveu !
Tomber
amoureux de la femme merveilleuse, voilà une chose absurdement rare, on
tomberait facilement voire volontairement amoureux d’une femme, belle peut
être, originale, un peu, mais simplette et presque vide, alors que les
circonstances se veulent souvent dés-enchanteresses lorsqu’il s’agit de la femme
merveilleuse, par destin peut être, mais aussi parce que celle là détient une
singulière forme d’honnêteté qui fait que l’homme est contraint d’utiliser tous
les atomes de son intelligence en sa
présence, et c’est rare qu’un homme qui a obtenu la chance de gérer son
équilibre ne choisisse de tomber !
Par
ailleurs, je cesse de considérer cela comme tragédie, dès que je réalise que la
femme merveilleuse mérite peut être au-delà de l’amour, et que, en effet, pour
ce dernier, il existe bien un au-delà qui le dépasse, lui échappe et peut
l’observer après l’avoir borné en supérieur.
Je
crois en ce dépassement, tout comme je crois que l’ultime état d’existence, ne
s’arrête pas en l’état dit bonheur.
Que
vient faire la femme merveilleuse dans ce monde, si ce n’est de consommer les
supposées merveilles dans les histoires
presque roses ? Je pose la question en amphi, devant un public d’intéressés
fait par des instances de mon Imagination, à qui je fais un cours de méditation
en ce moment… L’étudiant de la première
rangée est le premier à répondre : la femme merveilleuse, est faite pour
les missions les plus difficiles de la vie, observez monsieur que les facilités
de joie d’amour et d’argent, à consommer, n’auront besoin d’aucun talent
particulier …
Eh
oui, j’ai un Épictète dans la classe ! Mais bien que sa réponse fût si stoïcienne, elle a pu s’approprier une importante considération. Sans évoquer le
moindre propos, je flaire une agitation au clan des demoiselles et j’annonce la fin de la
séance, je présume
qu’elles veulent dérouter la question sur l’éventualité d’un concept
« l’homme merveilleux ». Prochaine séance, et elles prendront plein temps, aucune dictature ici !
De
loin, en silence, je considèrerais la femme merveilleuse, et, je laisserais mon âme débiter de l’estime. De loin pour apprécier mon
admiration à sa juste chaleur, ou juste pour fuir ce champ d’émerveillement, car,
nous avons tous ce drôle de réflexe, se prévenir de ce que l’on admire le plus …
Sans
trop vouloir me concrétiser sur ce que pourrait être « les missions
difficiles », je me dis enfin que la femme merveilleuse a sa joie en elle,
son bonheur, son parfum, et que, fleur qu’elle est, elle fleurira dans
n’importe quel jardin !
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