L'idée comme quantité de mouvement



C’est un ami à moi, un type intelligent, créatif, original et très capable d’impressionner ...
Sauf que ces choses là ne viennent jamais toutes seules : nerveux, versatile, peu prédictible et se fout de pas mal de choses dont on ne doit pas se foutre !
Je le voyais comme une entité consistante, résultat d’un mélange compliqué, essence et état de l’existant. Qui précédait quoi, qui causait quoi en lui ? Devait-il son talent à son défaut, ou son défaut à son talent ?  Je ne savais trop, est ce là l’instance d’une justice établie au monde, qui conçoit un nivellement, un conditionnement équilibré des humains selon un point de vue d’ordre supérieur ? Combien de crédit devrait on à la proposition : « Le talent n’est pas un moyen pour briller, mais est juste une chance pour survivre » ?
 Heureusement, l’amitié est beaucoup plus riche, plus généreuse et moins ridicule pour vous borner là .., c’est un plat copieux où une séance de philosophie ne peut être assimilable qu’à un petit café servi après un repas bien complet …
Je m’amusais en autres, à considérer la corrélation qui existe entre nos deux natures, qui, loin d’être nulle, me donnait à imaginer une possibilité de ma propre existence .., C’est génial lorsque des gens typiques existent, ils vous offrent la précieuse possibilité de voir vers quelle limite convergerait votre être si vous poussait l’élément de corrélation à son extrême, cela vous permettrait dans un cas heureux, d’adopter une petite fierté, gratuitement J!
 .. Un truc bien particulier que j’aimais, c’est lorsque mon ami là, avançait l’une de ses idées forte, dans son originalité, là, immédiatement, son corps, pendant quelques secondes, manifestait une gestuelle bizarre, des mouvements courts et un peu intenses, de la tête, des bras et des jambes, que je ne manquais jamais d’observer ..
Et là, vient à mon esprit l’image d’un fusil qui, après avoir lancé une balle en toute puissance vers le devant, vous fait subir l’ineffable et chancelant mouvement vers l’arrière … !
Ce fameux exemple qui illustre un bilan de la conservation de l’énergie, et qui manifeste comme une quantité de mouvement inévitable, résultant de l’énergie libérée vers le devant et qui lui équivaut, me parait parfaitement applicable dans la scène de mon ami : une idée, une énergie lancé dans un sens, et une autre subie dans le sens opposé et chargée sous forme de quantité de mouvement. Cela me donne à interpréter cette mystérieuse causalité idée/mouvement tout comme étant l’expression de l’énergie, qui manifeste, si des fois comme mouvement, et d’autres comme masse (E=mc²), ici elle manifeste sous forme d'idée !
 Une idée dans toute son immatérialité, dans toute l’ambigüité et l’abstraction de sa nature, surprise en flagrant délit, se convertissant à un équivalent énergétique, mesurable, physique  !

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